La chirurgie de l’intime feminin : qu’en est-il en 2020 ? [3è partie]

La sexualité en point de mire

Comme nous l’avons vu précédemment, les femmes parlent désormais à leur médecin des difficultés qu’elles rencontrent au cours de leur vie sexuelle. Cette libération de la parole a permis aux praticiens de rechercher et de trouver des solutions. Celles-ci sont ensuite confrontées et validées par des groupes de travail tels que le G.R.I.R.G.réunissant spécialistes de la question. De ce fait, des situations problématiques bien définies ont pu être identifiées et des traitements adaptés ont été mis au point.

La vulve et les parois vaginales peuvent se modifier après accouchement. Il se crée alors un relâchement musculaire et muqueux appelé hypotonie vaginale, pouvant avoir comme conséquence une nette diminution des sensations perçues pendant les rapports. Il est alors possible d’envisager soit l’injection de graisse autour du vagin afin d’en diminuer le diamètre, soit une vaginoplastie qui consiste à resserrer la sangle musculaire : cette intervention s’appelle une myorraphie posterieure. Une solution non chirurgicale existe : elle réside dans l’utilisation intra-vaginale d’appareils à radiofréquence, qui se révèle très efficace sur l’hypotonie vaginale.

La ménopause induit chez 27% des femmes une sécheresse intime à l’origine d’un inconfort, voire de douleurs lors des rapports appelées dyspareunies. Cette sécheresse intime, s’ajoutant aux problèmes urinaires tels que l’incontinence à l’effort, constituent ce qu’on appelle aujourd’hui le syndrome génito-urinaire. Sans traitement, l’impact sur la libido est parfois considérable, pouvant aboutir à une abstinence aussi frustrante qu’angoissante. De plus, les femmes traitées par aromatases, hormonothérapie utilisée dans le traitement du cancer du sein, signalent dans 50% des cas une sécheresse vaginale avec les conséquences que nous avons décrites. Heureusement, solutions  thérapeutiques existent aujourd’hui. Bien sûr, ces femmes bénéficient grandement de l’usage de lubrifiants et du traitement par hormones. Mais de grands espoirs résident dans les injections d’acide hyaluronique au niveau vulvaire et vaginal qui permettent de réduire la sécheresse vaginale ainsi que les dyspareunies. Le laser CO2 est également efficace et son usage de plus en plus rependu.

Ainsi, la lutte contre le silence et le traitement des troubles de la sexualité sont devenus des objectifs majeurs. Les femmes en souffrance peuvent dorénavant trouver compréhension et accompagnement auprès de leur médecin.

 

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